Bouclier anti-missile ou la fin du rêve européen ...

Publié le par Merry-Lène LABALLE.

antimissile.jpg

 

 

 

Le 2 novembre 2010, la France et le Royaume-Uni signèrent un accord qui met à mal l'avancée nécessaire de l'Europe de la Défense, par la résolution sur le bouclier anti-missiles, qui fut adoptée lors du sommet de l'OTAN (19 et 20 novembre 2010). Ce dernier a donc adopté la proposition américaine de déployer un bouclier anti-missile en Europe. Les Américains ont une fois de plus, après l'alignement de la France sur l'OTAN, imposé à l'Europe leur vision unilatéraliste.

 

 

 

 

Cela annonce ainsi, un premier pas sur la marginalisation de la force de frappe de la France, autrement dit, l'autonomie stratégique de l'Europe, défendue avec acharnement par Charles de Gaulle (qui doit se retourner dans sa tombe ..), qui souhaitait l'élargir. Ce bouclier construit et commandé par les Etats-Unis, met tout simplement fin au rêve d'autonomie.

 

 

 

 

 

Le système de défense antimissile comprend des radars et des missiles, ayant pour but de détecter et de détruire les missiles ennemis dirigés vers le territoire des Etats-Unis et de certains de leurs alliés (Japon et OTAN). Les Américains ont toujours souhaité installer un boulcier anti-missile sur le sol européen, afin de nous protéger d'une éventuelle menace venant de l'Iran ou de la Corée du Nord. En réalité cela s'affirme d'avantage, comme une volonté de limiter un peu plus l'indépendance politique et stratégique du continent européen.

 

 


 

 

Ce projet n'est pourtant pas nouveau, en effet il date de Reagan avec son projet "guerre des étoiles", qui consistait à protéger les Etats-Unis contre les menaces soviètiques dans le cadre de la Guerre Froide. Les attentats du 11 septembre 2001, ont donc été un prétexte pour mettre en place un système de défense anti-missile.

 

 

 

 

 

Aussi, la France n'est jamais parvenu à contrer les divers projets de défense antimissiles américains, ni à les influencer stratégiquement ou industriellement. Elle doit pourtant rester dans la course technologique de la dissuasion, pour conserver des marges d'action stratégiques et éviter la soumission des européens.  

 

 

 

 

Il eu donc un débat entre les partisants du boulier anti-missile, qui complète selon eux les forces nucléaires, et ceux qui considèrent ce dernier comme étant un risque majeur et inacceptable d'une course aux armements, ( multiplication du nombre de missiles, apparition de nouveaux vecteurs balistiques, comme les missiles de croisière), et perçu comme une atteinte à notre autonomie.

 

 

 

 

 

La France a ainsi tenté en vain de s'opposer au projet par souci de préservation de l'unité de la politique de sécurité européenne et par continuité géostratégique de l'Europe. Contrairement à l'accord franco-britannique de Saint-Malo en 1998, l'accord signé en 2010, éloigne notre premier partenaire, l'Allemagne, notamment sur la question de l'armement.

 

 

 

 

 

Ce qui est bien évidemment une démarche erronée de la part de Sarkozy, car cela concerne tous les Etats membres. La France a malheureusement rejoint les Etats-Unis, qui depuis toujours soutiennent la complémentarité entre stratégie nucléaire et bouclier anti-missiles, et le déploiement d'un système anti-missile au dessus de l'Europe sous commandement unique.

 

 

 

 

 

Comme je l'ai précisé, cette question concerne tout le monde, le débat sur la question du bouclier anti-missile est donc évident et nécessaire, car beaucoup de questions émergent : quels seront les impacts du bouclier sur l'équilibre stratégique, sur l'avenir des relations entre la Russie et les Etats-Unis, la Russie et l'UE, sur la sécurité des citoyens ? Et enfin, quelle sera la place de la dissuasion française dans ce dispositif ?

 

 

 

 

 

En somme, cet accord signé entre la France et le Royaume-Uni, et adopté par l'OTAN, remet incontestablement en cause l'indépendance stratégique de l'Union Européenne. Comme je l'avais souligné dans un article précédent sur les relations entre l'UE et l'OTAN ( Relations UE-OTAN : Quel avenir ?) , le partenariat transatlantique est nécessaire pour la sécurité collective de l'Occident, mais cela doit se faire sur des bases plus égalitaires, afin de favoriser l'émergence d'une véritable pensée stratégique européenne autonome.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
<br /> Une analyse purement scientifique...<br /> <br /> <br />
Répondre