Terrorisme et résistance: qui est l'assassin? Qui est le héro?

Publié le par Merry-Lène LABALLE.

ffi.jpgDans un article précédent j'avais déjà concentré mes réflexions sur le thème du "terrorisme" (http://merrylaballe.over-blog.fr/article-le-terrorisme-un-sujet-complexe--42403196.html). Comme vous le savez la notion de terrorisme peine encore à être définie objectivement et universellement. Reprenons. Le terrorisme se définit par les buts qu'il veut atteindre, et utilise des méthodes de combat qui prend pour cible principale la population civile. En revanche, confondre le terrorisme avec une manifestation de résistance serait cependant une erreur. En effet, durant la Deuxième Guerre Mondiale, les nazis qualifièrent les résistants de terroristes, les résistants des anciennes colonies françaises étaitent également traités de terroristes lors du processus de décolonisation.


La résistance quant à elle est une opposition à l'occupation étrangère, elle peut être non violente comme ce fut le cas en Inde contre les Anglais, ou armée comme la France pendant la seconde Guerre Mondiale. Par conséquent, nous comprenons que le terroriste n'est pas forcément un résistant, et que trop souvent nous avons tendance à faire l'amalgame, une comparaison rapide entre "terrorisme" et "résistance".


Certain qualifie la notion de résistance de "gouvernements clandestins, ou de nouyaux de conspirateurs en exil". Ces personnes tenant ce genre d'arguments se base souvent sur les réflexions de Saint Thomas d'Aquin pour qui je le cite "la guerre doit être déclarée par un Etat souverain qualifié", ce qui dans ce cas légitimerait ces propos. Un autre document fondammental décrit la manière de faire la guerre: les Conventions de la Haye (1899/1907) qui souscrivaient pour toutes les nations civilisées un signe distintif reconnaissable à distance, comme le port de l'uniforme par exemple.

Néanmoins, la résistance à l'occupation étrangère est un droit naturel reconnu par les Nations Unies. En revanche la résistance doit s'inscrire dans le respect des règles de l'humanité, et exclure le terrorisme de ses méthodes. Ensuite, notons tout de même que dans certain cas, le port de l'uniforme empêcherait la pénétration dans les villes de la résistance, ce qui serait en effet assez problématique. On ne peut donc pas inclure la résistance dans le terrorisme car cela n'aurait plus de sens! La guerre de résistance est parfois une nécessité, voire une exigence morale, elle s'en prend aux coupables à l'instar du terrorisme qui s'en prend aux innocents (femmes, enfants, viellards). Il est donc possible d'établir de manière objective une démarcation entre "résistance" et "terrorisme".


Prenons un exemple dans le cas où nous avons tendance à faire l'almagme entre ces deux notions: le Hamas, le mouvement de résistance islamique qui fut fondé en 1987, qui dans son programme politique préconise l'instauration d'un unique Etat palestinien, et qui ne reconnaît pas l'Etat d'Israël. Le Hamas est aujourd'hui le plus important mouvement de résistance palestinien. Aussi, ce dernier est reconnu par le Japon et Israël comme terroriste. Le Hamas est-il réellement un mouvement terroriste? De Gaulle  disait à ce sujet, je le cite: "il (Israël) organise sur les territoires qu'il a pris, l'occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsion. Et il s'y manifeste contre lui la résitance qu'à son tour il qualifie de terroriste" (De Gaulle au sujet d'Israël, 1967).


Malgré tout ce que l'on pourra dire ou contredire, il existe selon moi un droit fondammental qu'on ne peut nier: les gens ont en effet le droit de défendre leur pays des occupants étrangers, et de défendre leur pays d'envahisseur qui détruisent leur pays.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article