Politique étrangère: entre arrogance et timidité ..

Publié le par Merry-Lène LABALLE.

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La France possède en effet des atouts qui lui permettrait d'être une puissance influente mondiale, en tant que membre du Conseil des Nations Unies, membre fondateur de l'Union européenne, membre du G8 .. .

 

 

 

 

 

Mais, elle possède également des handicaps majeurs que nous ne devons pas relativiser pour autant: durant la crise irakienne par exemple, la France n'a pas su avec efficacité rassembler et bâtir, alors que l'administration Bush a délibérément cherché à diviser les Européens en se servant de sa relation "spéciale" avec Tony Blair.

 

 

 

 

Hélas, Chirac et Schröder ont une part de responsabilité qui n'est pas à négliger, en prenant par exemple des décisions sans même associer et convaincre leurs partenaires de l'Union. Cette attitude a donc discrédité la France qui s'est au final retrouvée peu à peu isoler dans le monde et en Europe.

 

 

 

 

 

Aussi, notons que la politique étrangère de Nicolas Sarkozy ("immigration choisie", discours de Dakar, vision néo-conservatrice sur la lutte contre les réseaux terroristes, penchant atlantiste, peu d'exigence à l'égard de la Chine et de la Russie sur les questions des droits de l'homme..), a d'énormes conséquences en terme de crédibilité et d'efficacité.

 

 

 

 

 

La diplomatie de Nicolas Sarkozy est avant tout une politique d'improvisation, dans laquelle les discours et les actes sont souvent en contradiction. Le problème est que cette politique remet en cause la crédibilité de la France en Europe et dans le monde, marquant ainsi une véritable rupture avec le style Chirac.

 

 

 

 

 

Notons que d'autres handicaps majeurs sont à souligner: le pays connaît en effet un vieillissement et un bouleversement démographique incontestable qui pèse à la fois sur le système productif et sur la protection sociale soumise à des difficultés de financement. La France peine encore dans le domaine de la recherche et du développement, innovation déclinante, "fuite des cerveaux".. Toutes ses faiblesses ont donc des conséquences néfastes sur notre politique étrangère.

 

 

 

Il est donc temps de "révolutionner" notre politique étrangère, de lui redonner toute sa légitimité, en redéfinissant ses principes et ses objectifs.

 

 

 

 

La construction européenne telle qu'elle a été conçue par les "pères fondateurs" n'est plus la même, car l'Europe s'est élargie. Prenons tout d'abord conscience que l'élargissement européen ne doit plus être perçue comme une menace, mais comme un atout pour la France. Ce phénomène lui permettra de consolider son influence, mais la France devra également s'imposer comme une force de proposition en adoptant une démarche de dialogue et de partenariat.

 

 

 

 

Autrement dit, la France aura un rôle de premier plan dans cette Europe unie, dans la défense européenne, dans le cadre de la PESC, tout en consolidant son poids au sein de l'UE.

 

 

 

 

Le développement et le renforcement d'une véritable stratégie d'influence dans le cadre des différentes institutions européennes est notamment nécessaire. La recherche de nouveaux partenaires (Pologne, Hongrie, Italie) doit également s'inscrire dans ce sens, car la France ne peut plus se contenter uniquement aujourd'hui de son partenariat avec l'Allemagne.

 

 

 

 

Nous devrons être amener à revoir nos relations transatlantique. L'année 2009 a été marquée par le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, et cela sans véritable débat national en amont sur la question. Nicolas Sarkozy a également affirmé que ce retour est un passage obligé afin de renforcer la PESD et de permettre à l'UE de se doter d'une réelle autonomie militaire.

 

 

 

 

 

Cette affirmation est pourtant erronée, au vue des faiblesses capacitaires de l'UE et du leadership des EUA au sein de l'OTAN. Le suivisme n'est donc pas la solution la plus adaptée, l'atlantisme à la britannique n'est pas la meilleure issue et  l'anti-américanisme serait une impasse.

 

 

 

 

Par conséquent, nous devrons donc nous efforcer à promouvoir un nouveau partenariat, une nouvelle complémentarité (et non un état de subordination) fondé sur une confrontation des intérêts dans le dialogue, et sur une relation plus équilibrée entre l'UE et les EUA.

 

 

 

 

 

Le lien transatlantique est un pillier incontestable de la sécurité occidentale, c'est la raison pour laquelle l'OTAN et la PESD doivent travailler en faveur d'un nouveau partenariat transatlantique entre les EUA et l'UE.

 

 

 

 

Nous devons aussi repenser le mutilatéralisme, l'ONU marginalisée durant la crise irakienne ne joue plus de rôle majeur dans la prévention et la résolution des conflits, le FMI et la Banque Mondiale sont enfermés dans une logique dogmatique et se révèlent incapables de financer le développement.

 

 

 

 

 

 

 Ces organisations ont besoin d'une autre gouvernance, d'une réorientation. L'OMC doit s'intéresser d'avantage aux questions commerciales, la mise en oeuvre du processus de démocratisation de ces organisations internationales est donc plus que nécessaire.

 

 

 

La politique étrangère de la France doit être plus démocratique, respectueuse des droits de l'homme et basée sur l'aide au développement (développement de la francophonie, politique culturelle, coopération économique).

 

 

 

 

Elle doit également accorder une place plus conséquente au débat public et favoriser le renforcement du rôle du Parlement, peu consulté à ce jour sur des questions aussi importantes que représente la politique étrangère d'un Etat, la défense ou encore la sécurité.

 

 

 

Bref, il est aujourd'hui incontestable que la France a besoin d'une politique étrangère plus ambitieuse et plus ouverte qui lui permettra enfin de jouer son véritable rôle sur la scène européenne et mondiale.

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M
<br /> Reviens parmi nous Charles !!<br /> <br /> <br />
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N
<br /> alala le bon vieux temps où la politique étrangère de la France c'était "grandeur et indépendance" ;-) sans rire, absolument d'accord il faut une autre politique d'aide au développement, à nous<br /> d'en définir le contenu et surtout les moyens!<br /> <br /> <br />
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